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Jeu 28 Juil - 21:48
Retrouvez bientôt la suite des aventures d'Artsakh, le jeune héros de la nouvelle "La Quête", publiée dans le livre "Les enfants de la Skool".

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Dim 9 Oct - 19:01
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Je montais  dans la roulotte des Mekanists à la solde des marchands accompagné de ma maigre besace, en laissant la Skool derrière moi.  J’écartais l’épaisse tenture en toile huilée pour la regarder  une dernière fois avant longtemps. Je me rendis compte en cet instant de la splendeur de ce monument niché au pied de la montagne. Sa construction n’avait rien d’ostentatoire avec ses hautes murailles noires en lave cristallisée mais il était impossible de dire qu’elle était laide. Aucune fenêtre ne donnait sur l’extérieur, à part de minuscules meurtrières et pourtant je n’avais jamais eu l’impression d’être plongé dans l’obscurité tant le génie des bâtisseurs était grand. D’énormes puits de lumière et des jeux de miroirs apportaient la clarté nécessaire pour se passer d’éclairage artificiel. La journée, les rayons du grand scintillant éclairaient  les salles de cours ainsi que les vastes couloirs,  et par temps nuageux ou à la nuit tombée, les tunnels donnant sur le fleuve de lave du sous sol apportaient suffisamment de luninosité. La chaleur en provenant avait posé des problèmes aux premiers habitants de la Skool, mais depuis un ingénieux labyrinthe de glaces éternelles avait été construit, abaissant la température tout en augmentant la puissance des lumens grâce à sa forte réverbération.
Au plus nous nous éloignions, au plus j’avais l’impression qu’elle grandissait, s’allongeant comme une ombre sur le convoi, identique à un spectre ne voulant pas laisser fuir son hôte. Les minarets pouvaient encore s’abattre sur nous comme l’épée du bourreau sur le cou de sa victime. Ils s’étaient transformés en tour de garde avec le temps et cela n’avait choqué personne, car pour les élèves, la seule croyance qui importait était celle de la Skool et tout le monde avait oublié leur utilité d’autrefois. Certains disaient même qu’ils avaient été démontés et rebâti à cet endroit pour occuper cette fonction. Ils avaient été consolidés à leurs bases et bardés de cristaux acérés pour faire passer l’envie aux rodeurs du nomad’s land de les escalader. Des souterrains avaient été creusés, débouchant au cœur de l’école, pour permettre aux guetteurs de les quitter en toute sécurité lors des relèves. J’avais eu l’occasion de prendre quelques gardes dans l’un d’entre eux et le vertige ne m’avait pas quitté. Il m’arrivait parfois de me réveiller en sursaut, après un cauchemar où je me voyais chuter de sa hauteur. Là haut, il était même possible de sentir les tours bouger lorsque le dieu Eole se mettait à siffler quelques refrains.

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Jeu 13 Oct - 23:36
L’immense caravane, constituée de centaines de chariots containers sembla accélérer lorsqu’elle fut libérée de l’emprise de l’école. Les engins équipés de grips rétractèrent leurs godets. Dorénavant, ils ne seraient utiles que pour franchir les dunes du désert de Wokan. Les Kommandos Pilotes qui escortaient le convoi n’avaient plus rien à voir avec ceux que j’avais vu à l’école. Ils avaient depuis longtemps quittés les tracés des circuits et ils vivaient comme des hommes du nomad’s land. Leurs visages, lorsqu’ils n’étaient pas protégés par un heaume, se dissimulaient derrière des bandelettes de tissus enduit, où seules d’épaisses paires de lunettes et une grille au niveau du nez étaient saillantes. Certains étaient infirmes, surement à cause des courses, mais le savoir mékanistike avait permis de leur confectionner de nouveaux membres métallo . Leurs montures avaient elles aussi subi des transformations pour s’adapter au monde extérieur et ressemblaient à des rhinocéros à deux roues tant elles étaient caparaçonnées. De lourds armements venaient grossir leurs flancs et les pilotes avaient l’air d’être incarcérés dans ces mastodontes d’acier. Le skulloïde était présent sur certaines carap’race et avait subi les affres du temps. Mais un blason était cousu sur chacune d’entre elles, celui des kommandos pilotes, représentant un crane surplombant un moteur à ailettes, entouré d’une paire d’ailes de chauve souris. Un frisson me parcourait à chaque fois que je voyais  cet écusson.

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Dim 16 Oct - 12:40
L’un des hommes tourna son visage vers moi, et souleva la visière de son casque pour me regarder fixement. Je compris qu’il me faudrait du temps pour les apprivoiser.

- Comment comptes-tu te rendre utile dans ce convoi, jeune pèlerin ?
La voix provenait de la roulotte. Je détournais mon regard de l’extérieur en laissant retomber la lourde tenture. Je mis du temps à m’habituer à la pénombre. Il n’y avait aucun hublot et la seule lumière provenait de tubes fixés au plafond dans lesquelles circulaient d’étranges lucioles surexcitées qui, à chaque collision entre elles, produisaient une vive  étincelle. Je finis par discerner l’aménagement des lieux.
- Oui, car  ne crois pas que tu vas voyager en première classe sans mettre les mains dans le cambouis .Reprit le solide gaillard qui s’était approché et se tenait devant lui à présent.
Je m’appelle Bolt. Je suis un ancien de la Skool aussi, et j’accompagne la caravane pour m’occuper de l’entretien de tout ce bourrier.
C’était un petit bonhomme, aux larges rouflaquettes qui mangeaient la moitié de ses joues. Ce qui lui restait de  cheveux étaient plaqués en arrière. Il avait du ventre mais les épaules larges et de puissants avants bras sur lesquels étaient tatoués des pin up et autres dessins grossiers. Il portait un débardeur dont l’impression n’était plus lisible et un pantalon de travail tenant avec de larges bretelles. Je ne savais pas lui donner d’âge, mais sa dentition était parfaite. Presque trop.
-Artsakh est mon nom, et je me débrouille en réglage symbiotique, je voulais d’ailleurs suivre mon apprentissage chez les Synkronos .
- Ces types sont un peu coincés et bien moins drôles que les Fusions si tu veux mon avis. Mais, si tu ne supportes pas la chaleur, c’est même pas la peine de postuler dans leur caste. J’ai pas tenu longtemps dans leurs ateliers au bord du fleuve de lave. D’ailleurs, j’en ai gardé une vilaine blessure à la guibole .Bon, tu t’occuperas des roulottes container dans un premier temps.
- Je peux me charger des créatures métallo.
-Surement pas, gamin ! Ils ne te laisseront jamais approcher leurs montures !
-Mais pourquoi ?
-ça n’a rien contre toi, mais les pèlerins, tu sais, on s’en méfie un peu. C’est pas que vous soyez mauvais, mais y s’passe comme un truc dans votre tête lorsque vous enfilez cet accoutrement.
-Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
-Bein, c’est un peu comme si vous perdiez pieds avec la réalité. Mais t’inquiètes pas, y a largement de quoi s’occuper avec ces mastodontes d’acier.  D’ailleurs, doit y avoir une côte d’atelier qui traine quelque part si tu veux pas saloper ton déguisement.

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Mar 18 Oct - 19:38
Bolt continua de parler mais je ne l’écoutais plus, laissant errer mon regard autour de lui et m’attardant sur les détails des établis et des outils qui étaient minutieusement rangés. La lumière était instable mais peu à peu mes yeux s’habituèrent. J’arrivais à lire les étiquettes et les bidons et reconnu les lettres de l’alphabet mekanistike en bâtonnets : huile, graisse, liquide de frein et de refroidissement. Il en fallait des fluides pour faire fonctionner ces bestioles de métal. Je me souvins de mes cours à ce sujet où mon professeur, un ancien de la caste des Multigrades, nous avait parlé de cette révolution qu’avait été la découverte d’un mécanisme n’ayant besoin d’aucune lubrification. L’école devait cette découverte à un Mekanist passionné d’horlogerie, mais aucune solution n’avait été trouvée pour faire disparaître les autres liquides et ils devenaient de plus en plus compliqués à trouver, tout comme le carburant. Le moteur Atmos avait fait ses preuves mais sa haute complexité non adaptée à la rudesse des circuits avait mis fin à son évolution.  Je devais garder secret le but caché de ma quête et Eta Damdéméto avait insisté pour que je n’en parle à personne même si je prenais confiance en certains lors de mon périple. Le Rycine , d’après ce qu’il m’ avait dit, avait la capacité en plus d’être un carburant aux incroyables vertus, de remplacer tous les fluides des montures. Je n’avais pas voulu le contredire mais je savais la chose impossible si l’on considérait la configuration des montures, et le cheminement des durites veineuses et artérielles. Elles n’étaient pas semblables au corps humain où le sang, source de vie, alimente chaque organe. Bolt s’était approché de moi :
-Je suis en train de penser. Si tu veux vraiment t’occuper d’une monture, Krotal acceptera peut être de te confier la sienne, ce serait une aubaine !
-Qui est Krotal ?
-Un ancien ékailleur qui nous suit depuis quelques temps. Il ne laisse personne approcher sa créature métallo et il est loin d’être bon bricoleur. Il nous retarde plus qu’autre chose mais la loi des Convois nous interdit de l’abandonner dans un village s’il ne le veut pas.

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Mer 19 Oct - 22:05
-Pourquoi accepterait-il mon aide ?
-Je n’sais pas, mais il a perdu la foi et comme tu as été choisi par la Skool pour être  un pèlerin, je me dis que vous auriez peut être des points communs.
Il ne me fallut pas longtemps pour repérer l’ancien ékailleur, au milieu des kommandos pilotes. Tout d’abord car il n’avait pas de véritable place attitrée dans les escouades, mais surtout à cause de sa monture qui était un bitza des plus remarquables, bien différente de celle des autres pilotes. J’avais étudié ces montures à l’école. Ces engins étaient un mélange, parfois savant, parfois hasardeux d’organes provenant de plusieurs montures, voire même d’objets nullement destinés à prendre la route.  Celui de Krotal ne comportait aucune arme ni carénage de combat, mais de grosses sacoches en côte de maille dans lesquels étaient entassés de nombreux objets hétéroclites. Comme tout bon ékailleur, il y avait de nombreux livres et des jouets du temps d’avant, qui servaient de monnaie d’échanges lors de ses escales dans les villages de Statiques. La coque dorsale contenant le carburant était aussi grosse que la carapace d’un chélonien géant, rivetée sur un cadre en tôle emboutie serré comme un corset autour d’un moteur d’indivicar à six pisto poumons. Le guidon long comme un jour sans pains passait à l’horizontale au dessus  de ce beau monde pour tomber dans les mains de l’ékailleur qui était assis dans un siège en cuir provenant d’un ancestral véhicule qui avait dû être abandonné au bord de la kroute. Si sa description prêtait à sourire, le résultat était saisissant d’harmonie et d’ingéniosité. Quant à Krotal, il ne dénotait pas avec cette monture fantasmagorique, avec son chapeau en velours vert, enfoncé de travers sur sa tête dont les cheveux crépus dépassaient de chaque côté. Sa peau était noire comme l’ébène et elle avait surement le pouvoir de le protéger contre les agressions du climat, car il était torse nu et n’avait pas l’air d’en être accommodé. Je n’eus pas le loisir de détailler chaque pilote car Bolt me mit rapidement à la tâchel.


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Jeu 20 Oct - 9:17
comme dit orelsan
"ah c'qui compte c'est pas l'arrivée, c'est la quête" et ta quête elle est superbement écrite,  géniale..tcho ringer!!

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Ven 21 Oct - 20:08
merci de me lire!
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Ven 21 Oct - 20:09
Les premiers makronoss, j’étais assommé par le travail d’entretien à effectuer sur les monstres d’acier proches de notre roulotte. Je passais mes journées avec les mains dans le cambouis sans pouvoir stopper le convoi. Il me fallait crapahuter entre les chenilles et les godets, harnaché dans un baudrier alourdi par d’ancestraux outils. S’il n’y avait eu cette salopette de travail que j’avais trouvé roulée en boule dans la roulotte des Mekanists, ma tenue de pèlerin aurait fini en charpie. J’en arrivai même à me demander si Eta Damdéméto était au courant du sors de ses élèves confiés à des convois marchands lors des précédentes quêtes. Si seulement j’avais pu faire des nuits complètes, malheureusement, une partie de ces dernières servait à enduire les axes des machines de graphène, un lubrifiant non gras, empêchant à la silice du nomad’s  land de les user prématurément. Mais je m’interdisais de me plaindre car Bolt travaillait d’arrache pieds également jusque très tard. Avant d’aller dormir un peu, je prenais le temps de fumer une tabakannabis et de boire une infusion de darman, assis sur le promontoire.

C’est un de ces soirs que Krotal m’adressa la parole pour la première fois :
-Sais tu qu’Artsakh est le nom d’un lieu sacré dans le livre de Snake ?
-Oui, une bien triste histoire de peuple qui s’est déchiré.
-L’homme ne sait pas vivre en paix. A-t-il inventé des dieux pour justifier ses guerres de territoire ?
-Je n’étais pas le meilleur de la Skool en théologie, je suis désolé.
-J’ai passé une grande partie de mon existence à chercher Snake, le dieu reptilien qui a laissé une longue langue grise de terre brulée derrière lui, la Kroute .
-Oui, j’ai reçu l’enseignement mais je dois avouer que tout cela me parait trop irréel. Bolt dit que vous avez perdu la foi.
-Oui, ce sont des choses qui arrivent. A trop chercher, il arrive souvent que l’on se perde au lieu de se trouver. Penses-tu que tu pourrais m’aider à entretenir ma monture le temps que tu es avec nous dans le convoi ?
-Ce serait un honneur.
-N’exagère pas non plus
-C’est que j’aimerais tellement m’occuper d’une créature métallo, ça me changerait de ces mastodontes.
- Que veux-tu en échange ?
-Que vous me racontiez ce que vous avez vu sur la Kroute. Je veux tout savoir de ce monde qui m’est inconnu.
-Très bien jeune Artsakh. Ce marché me parait honnête. Mais l’expérience des uns ne peut pas servir aux autres. Il te faudra toi aussi découvrir par toi-même. Je vais aller dormir jeune pèlerin, pour remettre de l’ordre dans mon esprit et être prêt à te conter ce que j’ai vu sur ce monde. Bonne nokatë.

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Lun 14 Nov - 18:16
C’est ainsi qu’il donna fin à notre première discussion. Elle reprit après que nous ayons franchi la cascade de roches d’eau, aux frontières de Numri,  qui immobilisa la gigantesque caravane pendant deux makronoss à cause d’un éboulement. Je profitais pour investir la yourte des Mekanists pour m’occuper de la monture de l’ékailleur qui avait souffert. Bolt me concéda volontiers sa place après de longues journaë à réparer les montures malmenées. Il n’était jamais bon de laisser les pilotes trop longtemps sans rouler car leur passe temps favoris tournait toujours autour de la consommation excessive de mescalyte et de tabakannabis, des duels ou la fréquentation régulière des roulottes des make love, les filles de joie accompagnant les convois. Pendant ce temps là, leur vigilance était moindre et les attaques les plus meurtrières avaient eu lieu en ces périodes. Le chef d’escouade des Kommandos accompagnant le convoi  avait ainsi imposé la sobriété aux hommes de garde, leur promettant une double ration d’alcool et de femmes lors de la prochaine étape dans la cité située à la croisée des routes du Nosistres et du Sudextres.
-Tu passes tes temps de repos sur ma monture, tu ne te reposes jamais. Ne veux-tu pas accompagner les autres dans la roulotte taverne ou celle des make love ? Tu sais, personne ne te diras rien. Au contraire, j’entends même certains pilotes trouver ça louche le fait que tu ne prennes pas de récréations.
-C’est ça ma récréation, Krotal. Le fait de réparer ta monture. Regarde, il y a même un pilote qui m’a confié l’amélioration de son carburatoire.
-Oui, ils ont l’air de t’apprécier. Ils voient que tu aimes l’Anatométalie par-dessus tout et que tu as une vision différente des autres. Même Bolt dit que tu as du talent pour écouter la matière.
-Oui, je ne sais pas d’où ça vient et je ne l’ai jamais remarqué à la Skool, mais le fait d’avoir entendu les montures rouler ces derniers temps, j’ai su que certaines souffraient. J’en ai parlé à Bolt et je pensais qu’il allait m’envoyer un outil en travers le visage mais il m’a écouté et il dit que mes conseils sont judicieux.
-Ne tombe pas sous le charme de ces machines, elles ne sont que des outils qui nous servent à voyager. Le culte de la matière est à proscrire.
-Pourquoi me dis tu cela ? Non, bien sûr que non. Je ne suis pas amoureux de ces montures.
-Je ne veux pas te blesser, jeune Artsakh, mais beaucoup avant nous ont perdu leur âme tu sais. Un instrument, même le plus beau qui soit ne doit pas nous écarter de ce pourquoi il a été crée.
Krotal sortit un petit objet de sa poche, d’une dizaine de centimètre, au corps de bois sculpté dans lequel était aménagé dix trous carrés de taille égale, recouvert de deux carters en acier chromé gravés avec finesse. J’eus tout de suite envie de saisir l’objet tant je le trouvais beau, mais l’ékailleur m’en dissuada en le portant à sa bouche pour insuffler de l’air dans les hanches. Une étrange mélodie en sorti, saccadé au rythme de gorge, soufflé et aspiré. Krotal tirait merveilleusement bien les notes pour leur donner un son rocailleux. Il changea plusieurs fois de rythme, tantôt lent et triste, tantôt chaloupé et entrainant. Les pilotes ne tardèrent pas à se regrouper autour de lui, l’un d’entre eux ayant même sorti une bête à cordes d’un étui en cuir épais pour l’accompagner. Une fois le morceau achevé, tous applaudirent et sifflèrent pour les motiver à continuer mais l’ékailleur les remercia humblement de la tête leur faisant comprendre que c’était tout pour ce soir. Il tapota le petit instrument sur sa cuisse avant de le remettre dans son étui. Je restais le regarder, laissant mon esprit  vagabonder, entrainé par le spectre de la mélodie qui venait de s’achever.  Les deux hommes avaient offerts un véritable voyage à leurs auditeurs, dans un monde qu’ils avaient créés l’espace de quelques milisables . Aucun récit n’aurait pu les transporter de la sorte.
- Vois-tu jeune Artsakh, tu étais prêt à t’emparer de cet harmonica, charmé par ses formes, avant même de savoir à quoi il pouvait bien servir. Aussi beau soit-il, il n’est qu’un instrument. Sa véritable raison d’être est de nous transporter. Ne soit pas amoureux de l’aspect mais de sa fonction. Connais-tu les préceptes du Dokkodo ?
-Non.
-Étrange que le maître Eta ne t’en ai jamais parlé. Ils sont au nombre de vingt et un et ils ont guidé son chemin durant toute sa vie. Il en est un qui dit :  « N’amassez pas d'armes et ne vous entraînez pas au-delà de ce qui est utile ».
-Quel est le rapport avec cet instrument de musique.
-Tiens, je te l’offre, tu comprendras tout cela en apprenant à en jouer. Je t’y aiderai»

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Lun 16 Jan - 21:24
Cet instrument était plus compliqué qu’il n’y paraissait. Krotal m’avait dit qu’il me faudrait du temps avant de maitriser le travail des anches ainsi que les altérations qui donnerait  à mon jeu une âme. En tant qu’élève de la Skool, j’étais habitué à suivre un enseignement fastidieux demandant un investissement personnel pourtant cet apprentissage était de loin le plus difficile que j’eus connu, car outre le fait de maitriser l’objet il me fallait faire passer des émotions. C’était le secret de la musique, ce qui lui donnait ce pouvoir magique.
Je commençais à reconnaitre sur les engins les bruits spécifiques annonciateurs de fatigue mécanique, de pannes ou de casses et je me mis à faire de la réparation préventive. Ici, le maitre mot était l’adaptation car il était impossible, comme à l’école, d’avoir un accès illimité aux machines-outils et aux ateliers suréquipés, ainsi nous dûmes fabriquer un poste à souder puisant de l’électricité sur un circuit dérivé des trains roulants des machines, ou  dévier certaines pièces mécaniques de leur utilisation première pour des réparations d’urgence, comme lorsque Bolt utilisa une bielle comme sélecteur de vitesses pour remplacer un levier brisé lors d’une chute. J’eus aussi la permission d’aider le  mékanist à transformer une mature de bateau de pécheur en alumite provenant des Mers Obscures, en bras oscillant pour une monture ayant fracassé le sien lors du passage des Failles Mouvantes.
Lorsque nous faisions de courtes haltes, le  troc avec les nomades, permettait, outre d’améliorer le quotidien du convoi, de récolter toutes sortes d’objets insolites dont Bolt était friand, mais les maitres marchands qui faisaient la chasse au poids l’incitèrent à raison garder et il s’interdit de charger une enclume ainsi qu’une batterie de pinces et marteaux malgré l’intérêt certain que cela représentait à ses yeux m’ expliqua t-il :
-C’est pas tant la forge qui pèserait lourd car avec ses roches de lave à incandescence perpétuelle qu’Héphaïstos m’a offert, je pourrais faire un foyer tenant dans le coin d’une roulotte mais sans enclumes et les pinces et autres marteaux, cela ne sert à rien
-Mais que ferais-tu avec ?
-Pleins de choses, pardi !  Je pourrais même reforger des Saigneurs pour les pilotes. J’ai même connu jadis un forgeron qui refabriquait des organes métallo.

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Dim 10 Déc - 16:58
Je compris son désarroi lorsque nous nous enfonçâmes plus profondément dans le nomad’s land et que les villages de Statiques et autres campements provisoires s’espacèrent jusqu’à devenir inexistant. D’autant plus que le terrain était de plus en plus accidenté, menaçant la santé mécanique des créatures et des roulottes. Je savais que Bolt était capable de miracles pour l’avoir lu dans ses notes et ses notas bene qui jalonnaient les traités d’Anatométalie qu’il me permettait de feuilleter. Chaque jour que le Grand Architecte faisait me rapprochait de ces hommes et mon investissement à leur côté décuplait, et je me pris à rêver de ne plus jamais retourner à la Skool pour continuer ma vie à leurs côtés. Les pilotes m’ouvraient leur cercle timidement et m’invitaient de plus en plus souvent à leurs veillées autour du feu, m’incitant à jouer quelques notes à l’harmonica, et même si mon phrasé était loin de rivaliser avec celui de Krotal, aucun ne me le fit ressentir, chacun tapant dans les mains pour marquer le rythme. Cet entrain faillit même nous couter la vie une noktaë de pleine Scintilune.
Alors que Gurgen m’accompagnait avec un instrument de sa conception, fait de câbles de différents diamètres, tendus sur une petite coque dorsale endommagée, nous vîmes les roches volcaniques alimentant le feu, faire des bonds comme si un être invisible eut shooté dedans. Nous interrompîmes instantanément notre improvisation. Les autres pilotes s’étaient placés en formation de combat, dos à dos, l’arme à la main, pour nous défendre d’un assaut imminent. Le temps que je me retourne vers Gurgen, il avait intégré le schéma martial. Je me sentis soudain ridicule et inutile , ne pouvant me tourner vers Krotal ni vers Bolt qui, ce soir là, avaient décidé de passer la soirée en compagnie des make love. Je n’osais bouger de peur de perturber un plan de défense bien huilé, mais lorsque je vis le foyer se soulever, formant un monticule incandescent, menaçant de jaillir comme du cratère d’un volcan, je compris que la menace venait d’en dessous. Je saisis le bâton de pèlerin qui n’était jamais bien loin de moi et le plantait violemment dans le bucher.  Un cri persan sorti des entrailles de la terre et je vis la canne tortiller dans tous les sens, plantée qu’elle était dans un lombricorne géant. Les kommandos avaient déjà fait volte face et se chargèrent de le découper en lamelles. Il me fallut quelques millisables avant de réaliser ce que je venais de faire
-On peut dire que t’as tapé dans la cible, Artsakh. Me félicita Gurgen. Notre légèreté d’esprit a bien failli couter la vie à plusieurs d’entre nous ce soir. Un coup de cette corne dans le fondement et adieu la selle de nos bécanes, avec une infection mortelle à la clé. Me dit-il en désignant l’appendice de l’insecte géant, en forme de pieux . Aucun d’entre nous n’a pensé à décrocher la selle de sa monture pour s’en servir de siège et ne pas s’asseoir à même le sol, pourtant nous savons tous que ces terres sont réputées pour héberger ces saloperies. On t’en doit une, gamin.
Je repensais soudain à ma canne :
« Est-elle cassée ?
-Oui, mais ne t’inquiètes pas, elle ne s’est brisée qu’à sa base et cette corne viendra s’y loger parfaitement. Ton premier trophée en quelque sorte »
Nous finîmes la soirée en dégustant quelques tranches de lombricornes, accompagnées d’un délicieux vin de sureau.

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Lun 11 Déc - 22:15
Le lendemain j’eus l’agréable surprise de découvrir mon bâton affublé d’une nouvelle extrémité de couleur de l’ébène se mariant à merveille avec le bois d’olivier, lui donnant des airs de sceptres de mage qui n’était pas sans me déplaire. Bolt avait dû faire l’ajustement le soir même car ce n’est pas le bruit des outils qui me réveilla mais bel et bien celui du percolateur dont il se servait pour préparer la soupe noire que nous buvions chaque matin. J’avais encore la tête embrumée et il avait eu la gentillesse de me laisser dormir toute la noktaë. La température était agréable dans la roulotte mais je commençais à m’habituer à vivre en plein air et je sortis pour boire la précieuse mixture. Les pilotes étaient en train d’harnacher leurs montures et me saluèrent lorsqu’ils me virent, ce qui me réchauffa le cœur. Je me sentais à présent intégré à cette communauté. Il était rare que le convoi fasse une halte aussi longue sans qu’il n’y ait eu d’avaries mais j’avais entendu dire qu’un des maitres marchands souffrait du mal de la Kroute et le paramédic qui accompagnait la caravane géante avait insisté pour que l’on retarde le départ.
En cet instant je le bénissais car il me permit d’assister à un extraordinaire levé de Grand Scintillant, dont les rayons commençaient de caresser le visage craquelé du nomad’s land, offrant un spectacle fait d’ombres et de lumières. Jouant avec les gouffres et les crevasses au fur et à mesure que cette boule de mille feux gravissait les marches qui la mèneraient au zénith en milieu de journée. Il ne tarderait pas à faire une chaleur intenable mais en cet instant je supportais bien ma houppelande sur les épaules. Je me sentais à présent hors de l’emprise de l’Ecole et je me prie à rêver de rester avec eux, allant de convois en convois.
« Nous devons y aller »
Krotal s’était rapproché avec cette discrétion propre aux ékailleurs.
- Je ne suis pas sûr de vouloir mener à bien la mission que les maîtres m’aient confié
-Une chose est sûre jeune homme. Ton destin n’est pas de devenir convoyeur. Crois-moi.
Il avait posé sa main sur mon épaule, m’invitant à finir ma soupe. Le liquide qui coula dans ma gorge était froid. J’avais rêvé plus longtemps que ce que je pensais, cependant personne ne montra des signes d’impatience et le chef d’escouade attendit que je réintègre la roulotte pour lancer le départ.



Dernière édition par Admin le Mer 13 Déc - 19:21, édité 1 fois

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Mer 13 Déc - 19:21
Sur les conseils de Bolt, je tenais un carnet de bord, mentionnant les évènements de la journée ainsi que les distances parcourues, c’est ainsi que je découvris l’installation du mékanist pour décompter les espace grips franchis. Il avait inséré un mécanisme à pignon avec renvoi d’angle, en prise sur les roues motrices de la roulotte. Il m’avait montré les pierres d’Aimanta , roches fortement magnétiques, qui servaient d’égrainement à chaque passage l’une en face de l’autre. Le procédé était ingénieux mais il n’enregistrait aucune courbe ni dénivelé. Ainsi, je lui fis l’exposé de mon invention.
-Je comprends pourquoi le maître t’a choisi. Peu importe le résultat de ta quête, gamin, il veut que tu t’épanouisses hors des murs de l’école. Tu as le cérébro en ébullition, et si on te garde enfermé, tu vas exploser comme une cocotte minute sans piston.
-Qu’est-ce qu’une cocotte minute ?
-Je te montrerai à l’occasion. J’ai réussi à en chiner une sans que les marchands ne le sachent. Ils sont toujours à la chasse au poids et s’ils savent que j’amoncèle des petits trésors pour mon plaisir personnel, je suis bon pour tout refiler au prochain village de Statiques. Tu sais, j’ai beaucoup de respect pour les différentes castes de la Skool mais, ils sont trop…scolaires. Oui, c’est exactement le mot ! Scolaire.
Bolt était fier de son jeu de mots. Cela se voyait au sourire qui se formait à la commissure de ses lèvres et qu’il avait du mal à contenir.
-Ta créativité ne doit pas être bridée. Je ne t’ai rien dit jusqu’à présent, mais je t’observe, je vois les solutions que tu mets en place, les astuces et autres trouvailles. Ce n’est pas donné à tout le monde. Tu vois la bibliothèque RevTek de la Skool ?
-Oui, j’y ai passé quelques noktaë.
-Tu as vu le nombre de livres ? Cette quantité astronomique d’information ? Dis toi que chaque élève y a accès, au même titre que toi, mais qu’aucun n’a crée des connections comme tu peux faire entre chacun de ces bouquins. Ton cerveau, c’est ta bibliothèque personnelle, mais si t’as pas un bibliothécaire qui est capable de piocher dans les bons rayons, tu ne trouveras pas les réponses que tu cherches ou les solutions à tes problèmes.
-Mais il faut que ce bibliothécaire soit un peu dingue pour associer certains livres et les apporter sur le comptoir parfois.
-C’est exactement ça, Artsakh ! Tu as tout compris. J’ai de suite vu que tu n’étais pas comme les autres. Tu t’es affranchi de certains codes. Tu lis la vie dans la mécanique. Tu es prêt, gamin, tu es prêt…
-Je ne comprends pas, Bolt. Qu’est ce que tu veux dire ?
Le mékanist se tut, comme s’il était allé trop loin dans sa réflexion. Je dus me résigner à me remettre à la tâche, avec mes nombreux questionnements.


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Dim 17 Déc - 19:09
Les jours suivant furent éprouvants, tant pour les hommes que pour la mécanique et rares furent les moments de répit. Entre deux tempêtes de sable radioactif je tentais de me repérer sur les cartes, mais sur cette portion aussi, les kartografes avaient laissées de nombreux vides. Krotal m’expliqua que nombres d’entre elles avaient péries dans ces contrées. Cela expliquait quelques incohérences entre les parcellaires. Ce passage incontournable était redouté par les convois. Pas qu’il y ait plus d’attaques, mais beaucoup de roulottes ou containers étaient restés ensablé et avaient dû être abandonnées. La visibilité était mauvaise et les bourrasques apportaient leurs paquets de sable. Beaucoup de kommandos étaient morts étouffés, malgré les masques filtrant tant les particules étaient fines. La solution eut été qu’ils intègrent les roulottes pendant cette portion, mais de mémoire de convoyeur, aucun n’avait accepté, en mémoire de leurs frères tombés. Ainsi, à chaque traversée, une ou plusieurs créatures métallo se retrouvaient orphelines.  Des météorologues de la guilde des marchands avaient tenté de dresser une carte des vents afin de faire des prévisions, mais rien n’avait fonctionné, même à très court terme. Ici, les courants étaient imprévisibles et l’on ne pouvait se tourner que vers la déesse de la chance et implorer sa clémence. C’est ainsi que des prêtres accompagnaient chaque convoi depuis des décades, se situant dans la caravane de tête, récitant des psaumes et des incantations. Nombreux étaient les charlatans mais certains avaient réussi à mener à bon port des caravanes de deux cent engins sans aucune perte de marchandise. Les autres, moins chanceux, avaient disparus de la circulation. Celui qui nous accompagnait aimait circuler le long du convoi, en chevauchant un giropdracer. Il était de petite taille, et le cuir de sa peau semblait résister à tout. Il ne portait sur le corps qu’une bande de tissus , constituée de plusieurs pièces assemblées, ressemblant à un kesa ayant subi les affres du temps, ainsi qu’un collier alourdi par de nombreux grigris, tous plus loufoques les uns que les autres. Je reconnus une tête de poupée, un crane de félin minuscule, un ustensile en métalloplasty ainsi qu’un garde temps de mauvaise facture. Il aimait s’arrêter et discuter avec les kommandos pilote, se contentant de hocher la tête lorsque je le regardais. Je me doutais que c’était un imposteur mais son air malicieux et ses yeux rieurs me le rendaient sympathique.
En cet instant je l’imaginais, agenouillé dans la roulotte de tête, le front trempé de sueur, invoquant je ne sais quel génie de son imagination et priant son dieu de lui venir en aide, pendant que l’exécuteur à la solde des maîtres marchands campé derrière lui , un cimeterre à la main, attendant un signe de main de son employeur, pour accomplir un geste sûr, consistant à séparer la tête du corps de ce petit homme. Et pourtant, il nous apparu, au plus fort de la tempête, sur son engin à deux roues, bravant les éléments, alors que nous étions tous à lutter pour notre survie. Il ne semblait pas accommodé par la poussière, ne portait rien sur le nez  ni la bouche et ses yeux étaient plus lumineux que jamais. Il se rapprocha de nous pour faire un bout de chemin.
-Le dieu du vent est en colère, mais nous en sortirons tous vivants. L’accalmie est proche. Eole n’aura bientôt plus d’air dans les poumons
-Et pourquoi il est en colère, vieux fou ? Lui lança un kommando que je n’arrivais pas à reconnaitre derrière l’épais rideau de silice.
-Je crois que ça à avoir avec notre chargement, mais je ne lui aie pas posé la question.



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Mer 20 Déc - 19:31
Sa réponse provoqua le rire dans l’escouade. Il était encore plus dingue que ce que je pensais, mais au bout de quelques micronoss, le vent se calma et je réussis à discerner les engins. Certains s’étaient immobilisés et il fallait agir rapidement pour les aider à rattacher le convoi. Je me rendais compte en cet instant de la grandeur de notre caravane car je ne les connaissais pas tous. Dans cette étendue où rien ne poussait, ils étaient de véritables oasis roulants, aux couleurs chatoyantes, recouverts de sublimes fresques peintes à la bombe par les artistes nomades qui y voyaient des supports idéaux pour donner libre cours à leur créativité. Ils intervenaient souvent les noktaë où nous faisions des haltes. Si au début, les marchands les avaient chassés et persécutés, ils avaient fini par les laisser agir lorsqu’ils se rendirent compte que  les grapheurs comme ils se nommaient entre eux, ne faisaient pas partie des nuisibles. Les kommandos appréciaient plus particulièrement les fresques mettant en scène des naïades légèrement vêtues en proie avec des monstres marins ou des guerrières combattant des dragons. Je me demandais d’où leur venait cette imagination débordante et Krotal m’expliqua qu’ils adoraient les livres de contes fantastiques illustrés. Le genre d’ouvrage qu’il transportait dans ses énormes sacoches de mailles et qu’il gardait précieusement lorsqu’il en trouvait, pour leur offrir, comme faisaient tout ékailleur.
Les rails de désensablage étaient sur le toit de chaque véhicule et, avec l’aide des pilotes, nous réussîmes à repartir sans perdre trop de temps. C’est dans ces occasions qu’il arrivait que les convoyeurs travaillent de concert avec les marchands, qui n’hésitaient pas à donner un coup de main et c’est dans ces moments là, que quelques uns d’entre eux dévoilaient leur véritable identité sans le vouloir. C’est ainsi que nous comprimes que certains étaient des femmes déguisées, pour ne pas attirer la convoitise des hommes. Cela se voyait dans leurs gestes et leurs postures dans l’effort et parfois l’une d’entre elle émettait un cri d’épuisement qui ne pouvait laisser planer le doute. Je fis comme si de rien n’était quand une marchande laissa échapper un doux soupir lorsqu’elle vit les derniers grips de son engin sortir de la travée. Elle s’en rendit compte et elle me fusilla du regard. Ses yeux étaient tellement clairs que je ne pus les soutenir. Je ne voyais rien de son visage mais je savais qu’elle était très belle. Je me permis de l’aider à monter sur le promontoire comme je l’aurais fait avec un homme, mais avant de rentrer dans la roulotte, elle mit sa main gantée sur mon épaule pour me remercier. Ce fut la première fois que je ressentis une telle vibration dans le cœur.
Nous reprîmes la trace lorsque le Scintillant était au zénith, le moment le plus rude pour faire la maintenance sur les machines mais après les nombreuses avaries subies, je n’avais d’autres choix que de remonter toute la caravane. C’était la première fois pour moi et Bolt tint à m’accompagner malgré le travail qui s’amoncelait pour lui aussi. Mais il me dit que cela pouvait attendre. Je découvris le Kettenkrad qui était une moto chenille que le mekanist avait customisé pour qu’il soit une caisse à outils motorisée. Ainsi transformé, il n’était pas prévu pour recevoir un passager et je dus me cramponner aux poignets du couvercle en m’asseyant dessus à califourchon. Le véhicule était rapide malgré son air pataud et avait été formidablement bien agencé. Le convoi était beaucoup plus long que ce que j’imaginais. Cela faisait maintenant une menstrury que j’en faisais partie et jusque là je n’avais pas dépassé le cinquième container car le gros de l’entretien avait été effectué juste avant leur halte à la Skool. Bolt me dit que c’était là une chance car la plupart des pèlerins avaient dû, à leur arrivée, se rendre à la tête des convois pour se présenter au maitre marchand principal. Cette coutume avait tendance à se perdre. Il en était à son trentième accompagnement, ce qui était un exploit pour un mekanist ; la plupart atteignant difficilement la quinzaine. Je savais que c’était grâce à son talent que les commanditaires voulaient s’allouer ses services. Mais il n’était pas homme à s’en vanter.



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Mar 26 Déc - 13:40
En longeant les caravanes, nous ne parlâmes plus, scrutant des bruits suspects qui auraient pu nous alerter sur la mauvaise santé des machines. Son aide me fut précieuse car il m’approchait au plus près des châssis, il me suffisait de prendre ma pompe à graphène et d’enduire copieusement les pièces en mouvement. Le sable était partout et mon intervention ne ferait pas des miracles mais elle retarderait les pannes. Nous menions une course contre la montre. A destination, certains containers seraient révisés intégralement et d’autres seraient  démontés pour des dons d’organes. Notre objectif était d’arriver au point B comme disait Bolt. La tempête n’avait pas ménagé les trains roulants. C’était les véhicules équipés de grips et non de chenilles qui s’en étaient le mieux sorti. J’avais demandé au mekanist pourquoi il y avait de type de trains roulants mais il n’en connaissait pas la raison véritable, il supposait juste que cela venait d’un manque de matière première. Les grips comportaient des godets rétractables qui permettaient, lorsque le revêtement était homogène, de rouler comme une créature métallo lambda, mais lorsqu’il fallait affronter les dunes de sables et autres supports instables, des godets en forme de demi-coquilles s’escamotaient, comme celles que l’on pouvait voir sur les moulins à eau des villages de statiques en bords de ruisseau. Les grips des montures des pilotes avaient un profil atypique qui permettait d’être polyvalent et avaient prouvés leur efficacité sur les différents tracés du globe. Le système de chenille était purement mécanique, mais les grips avaient quelque chose d’étrange. Le Scintillant flirtait avec l’horizon lorsque nous retournâmes à la roulotte. J’étais exténué mais une chose m’avait surprit lorsque j’intervins sur un axe de godet grippé et je me livrais à Bolt :
-J’ai l’impression que le grip était abimé sur la caravane 38. Enfin, pas vraiment abimé, plutôt blessé. Je me sentis ridicule en sortant cette phrase spontanée.
-Tiens donc. Me lança-t-il, feintant l’insouciance.
-Oui, c’est comme si il suintait. Il y avait un liquide qui coulait d’une fissure. On aurait dit du sang.
-Ou plutôt de la sève, n’est-ce pas ? Si je devais tout te raconter entre ces quatre cloisons d’acier, gamin, tu n’aurais plus goût à découvrir les merveilles de ce monde de tes propres yeux. Cela m’attriste mais il va te falloir bientôt quitter le convoi. La croisée des chemins approche et tu vas devoir démarrer ta propre aventure.
-Déjà ? Je me sentais comme abandonné tout à coup, à une destinée qui n’était plus mienne.
-Je serai plus jeune, je serai venu avec toi. J’ai toujours rêvé de prendre la Trâce à pieds.
-Le Konvoi va me manquer.
-Et tu manqueras au Konvoi


Le jour de la séparation était arrivé et je me résignais à quitter ma salopette de travail pour revêtir ma tenue de voyage. Si les chausses en peau de requin pèlerin s’adaptèrent à merveille à mes pieds, le reste était devenu légèrement serré. J’avais pris de la masse musculaire et mes épaules s’étaient élargis. Même la houppelande que je mettais régulièrement le soir près du foyer semblait avoir raccourci lorsque je me tenais bien droit. Bolt et les pilotes allaient me manquer. Krotal avait disparu depuis quelques temps et j’étais attristé de ne pouvoir lui dire au revoir. Un adieu était plus réaliste, je le savais.
Nous étions arrivés à Crossroad, la cité située à la croisée des chemins du Nosistres et du Sudeixtre, où avait poussé, au fil des échanges commerciaux, une immense ville de transit. Les grands axes permettaient aux convois d’y passer, pouvant s’y arrêter pour un temps défini en fonction de l’importance de la caravane. J’appris que la longueur maximum d’un convoi ne devait pas dépasser les frontières de cette cité. La nôtre avait le temps de s’y poser pour trois scintilunes, car de bord à bord, elle faisait partie des plus grandes.
-Dans trois ou quatre décades, les convois pourront être encore plus longs. Regarde, ils sont en train de construire de nouveaux silos. La première fois que je suis arrivé ici, il n’y avait que cette petite gare, cette taverne et le bordel de la mère Twindy. Me dit Bolt.  
-Quand dois-je partir ? Lançais-je maladroitement pour couper court à la conversation car je sentais des larmes monter.
-Tant que nous serons en escale, tu pourras rester. Il ne pourra rien t’arriver tant que le convoi est ici. Les maîtres marchands ont énormément de pouvoir. Par contre, après, je te déconseille de t’attarder dans ce coupe gorge.
-On dirait que cet endroit est hors de tout. Le gouvernement de Planète Immaculée ne vient jamais ?
-Tu te rendras compte au cours de ta quête,  que Planète Immaculée est loin d’avoir autorité sur le nomad’s land. Cette ville a son propre service d’ordre mais les membres sont plus corrompus les uns que les autres.
-Comment les reconnait-on ?
-Tu verras ça à leur comportement. Tout leur est dû.
-Et personne ne dit rien ?
-Ils ont tous les droits ici, même mes kommandos pilotes ne mouftent pas , sous peine de se retrouver au bout d’une corde. Ils ont un service de justice et tu peux te retrouver condamné à mort avant même d’avoir bu ta première pinte. Mais si tu les mets dans ta poche, tu peux avoir certains avantages.
-Comme quoi ?
-Tu es trop jeune pour savoir. Ecoute, une personne raisonnable te déconseillerait de quitter le convoi et te dirait d’attendre la prochaine escale à Barsak, un village d’autochtones.  Mais tu as prit des forces et du plomb dans l’aile depuis que tu es avec nous, et il y a tant de choses à voir et à goûter dans cette cité. Alors, reste prudent et poli mais ne te laisse pas impressionner, ce serait pire si l’on voyait de la peur dans tes yeux. Ici, le sport favori est le duel au krache-bastos et les moins courageux aiment bien se frotter à des gamins sans expériences pour rajouter une victime à leur palmarès. Ce sont les pires. Ils ne savent pas tirer et peuvent infliger d’horribles blessures, te laissant défiguré ou handicapé à vie. Crois-moi, il vaut mieux tomber sur un pro de la gâchette. Une mort propre et nette ! Sans bavure. J’ai même vu des macchabés le sourire aux lèvres. Une dernière chose, Artsakh : Il y a pire que de tomber sur un mauvais tireur ! Tomber sur une make love infecté. Alors si tu dois monter dans une piaule avec l’une d’entre elle, badigeonnes toi l’asticot avec cette lotion. Dit-il en me tendant une petite fiole. Et l’écoute pas si elle te dit qu’elle a une paroi simil-skin lavable à l’entrejambe. Y en a aucune qui a les moyens de se payer ce genre de trucs.
-Je ne compte pas…
-Boh !Boh !Boh ! Tu sortiras pas de cette cité pur comme l’eau de l’Araxe, tu peux m’croire. Y’s’passe quelque chose dans les murs de ses bordels. Ça doit être dans l’air. A un moment donné, ça t’prend et t’as qu’une envie, c’est de grimper sur l’échine d’une de ces p’tite pépé.
-Je verrais bien. Dis-je pour m’extraire de cette discussion qui me mettait mal à l’aise.
-Oui. J’espère que nous aurons l’occasion de parler de tout ça. Allez, file à présent, avant que j’me mette à chialer ! Et surtout, si on se voit dans un de ces lupanars et que tu me vois faire des choses étranges avec une ou plusieurs donzelles, dis toi que ce n’est pas vraiment moi .


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Ven 29 Déc - 22:13
Je n’avais jamais vu autant d’activité aussi concentré. L’endroit grouillait de vie et si je savais que certains lieux étaient malsains, ce que je lisais sur le visage des gens n’était que de la joie. Il me suffisait d’arpenter les bonnes artères. J’avais choisis le crépuscule pour descendre de la roulotte. Je n’étais plus considéré comme faisant partie du convoi mais les hommes de loi m’en avaient vu descendre et je bénéficiais d’une relative tranquillité grâce à ça tant qu’il n’aurait pas quitté la ville. Ma présence eut l’air de surprendre les gens que je croisais et je devais me rendre à l’évidence que ma présence en ce lieu sordide était légèrement inapproprié. Mais après tout, rien n’empêchait un pèlerin de prendre parfois congés d’une vie d’ascète. Je pris une avenue assez large, ne tentant pas le diable, qui devait surement à cette heure ci, rôder dans les petites ruelles. Il y avait des échoppes partout, plus lumineuses les unes que les autres, d’où sortaient des rires et des sifflements. Je m’attardais devant l’une d’entre elle pour regarder au travers de la vitrine lorsqu’un solide gaillard me tapa sur l’épaule :
-Une nuit ici ne devrait pas te faire de mal, mignon ! Toutes les fantaisies du nomad’s land sont réunies dans la Fente de Mantra, le plus vieux saloon de cette cité ! Ses femmes sont les plus belles et son alcool est le plus fort. Ici toutes les chambres sont quatre étoiles. Tiens, prends un ticket. Le premier verre est pour moi.
Il me poussa violemment vers les portes battantes, ne me laissant d’autre choix que d’y rentrer en m’affalant sur la première Make Love qui était assise sur un tabouret à l’entrée.
-Tiens donc ! Un pèlerin de sa majesté le roi de la Skool en personne ! Qu’il n’est pas mignon avec son chapeau. Viens entre mes cuisses mon mignon, que je te fasse découvrir où se trouve la vraie faille d’Ararat.
Son blasphème me fit rougir et elle en fut gênée. Chose étrange pour une fille de sa caste.
-J’voulais pas t’choquer mon beau. Allez, viens t’asseoir et profiter de ton ticket. Ici, personne ne t’importunera si tu restes avec moi. Laisse-moi juste faire mon travail avec les gros et gras marchands et j’irai te chercher une assiette à la cambuse.
-Je n’ai pas d’argent.
-Je sais bien, t’inquiètes pas pour ça. C’est les autres qui vont payer pour toi ce soir. Dit-elle en me faisant un clin d’œil.
Elle n’avait rien à voir avec les Make Love que j’avais pu voir dans le convoi, ou même avec les autres filles de la Skool. La vie l’avait abimée, et pourtant je la trouvais belle et lumineuse. Ses rondeurs étaient placées au bon endroit et elle donnait envie de l’enlacer et de la protéger, bien que, je m’en doutais, elle n’avait besoin d’aucun homme pour se défendre. Elle avait de longs cheveux bouclés tombant en cascade sur un décolleté plongeant entre deux énormes monts de chair compressés dans un corset élimé. La sueur parcourait un chemin tortueux entre les plis de ses seins dont je n’arrivais à décrocher mon regard.
-T’as jamais vu de nichons mon mignon ?
-Je vous prie de m’excuser, dis-je en rougissant.
-Ne t’excuse pas ! Ces jumeaux ont fait tourner bien des têtes et des alliances. Dit-elle en soulevant ses deux mamelles voluptueuses avec ses mains.
La salle s’assombrit tout à coup et le silence s’imposa peu à peu.
-Taisons-nous à présent mon mignon, c’est l’heure de la représentation.
Tous les regards se tournèrent vers la scène qui venait de s’éclairer sur un homme en costume de velours bordeaux.
-Louez soit le Grand Archi’ ! Je vois que vous êtes venu en nombre ce soir. Et vous avez bien fait de quitter vos karavanes car La fente de Mantra a l’immense honneur d’accueillir ce soir la grande et unique Janis qui nous vient du tréfonds du Nomad’s land. Je vous demande de l’applaudir comme il se doit !
Je la vis monter sur scène et la reconnu de suite. Elle était vêtue d’un pantalon en toile bleu foncé se terminant en patte d’éléphants sur ses pieds nus, et d’un chemisier aux couleurs psychédéliques trop grand qu’une des strip teaseuse du saloon avait dû lui prêter dans sa loge. Elle avait l’air apeurée. Une bête à corde électrifiée cachée derrière le rideau, l’accompagnait d’une douce mélodie pendant qu’elle se dirigeait timidement vers un micro disproportionné par rapport à ce bout de femme si fragile. Ses cheveux étaient ébouriffés et elle ne portait aucun far. Ailleurs qu’ici, certains auraient pu la prendre pour une enfant perdue et la livrer à la milice de Planète Immaculée . Ses yeux, troublés par la métadrug semblait chercher désespérément une bouée de sauvetage et ils vinrent se figer dans les miens. J’avais de la peine pour elle et je sentis qu’elle avait été emmenée ici de force et que ce n’était pas de sa volonté de suivre le convoi. Je voulus monter sur scène pour l’arracher à ce lieu de perdition, mais lorsqu’elle se mit à chanter je fus paralysé et le monde entier s’arrêta. Sa voix était rauque et tellement émouvante que je ne pus retenir mes larmes. Elle interpréta un morceau qui parlait d’une enfant perdue, assise sous la pluie. Tout le monde écouta religieusement et même le barmaid s’arrêta de servir, mais je doute qu’ils aient ressenti la même peine que moi tant les paroles me touchèrent au plus profond. Je la voyais, enfant, attendre sur ces marches, des parents qui ne reviendraient jamais. J’imaginais qu’elle avait été enlevé par un marchand pour servir d’esclavage ou de monnaie d’échange et qu’il avait fini par entendre sa voix, se disant qu’elle lui rapporterait bien plus en la faisant se produire lors des escales comme celle-ci. Car le peuple du nomad’s land adorait les trouvères, peut être plus que les Ekailleurs car ils avaient le pouvoir de mettre les histoires en chanson. Des escrocs choisissaient des jolies filles et les faisaient chanter en playback . Rien à voir avec ce à quoi nous étions en train d’assister, car si Janis ne répondait pas aux canons de beauté, sa voix et son charisme émerveilla toute la salle au point qu’il y eut un rappel afin de prolonger le plaisir de l’entendre plus longtemps. Elle chanta à cette occasion un morceau où elle parlait d’un couple qui se déchirait et j’imaginais que c’était inspiré de sa propre expérience .J’en fus peiné tant je la voulais immaculée. Mais aurait-elle été aussi touchante si elle n’avait connu de déception sentimentale. Etait-elle encore prête à aimer ? Eprouvait-elle la même sensation que moi ? De toute façon, je me savais bien trop réservé pour l’aborder et je décidai de commander un verre d’un breuvage que les gens d’ici nommaient meskalyte pour me désinhiber. Le taulier me regarda de travers et n’accepta de me servir que lorsque la Make Love qui m’accueilli dans le saloon lui fit un signe de tête. La première gorgée m’empourpra les joues et me brula le gosier. La deuxième me donna une telle nausée que je courus vers le fond de l’établissement en espérant y trouver les latrines.
Mais avant même d’en trouver la porte, je percutais un client de plein fouet, le faisant tomber à la renverse. Je vomis tripes et boyaux sur son pantalon.

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